Encore coincé avec le Memphis Blues – (Memphis Blues Again)

Quai 5160 (Montréal)

3 novembre au 23 décembre

Louis Bouvier propose dans cette exposition une allégorie où Dylan, Elvis et Ettore Sottsass existent simultanément: trois personnages, trois urnes, trois époques, trois courants, trois temporalités. L’œuvre devient une proposition lyrique qui valse avec la pluralité des formes proposées par  Memphis : groupe de design, ville américaine, style de musique, capitale de l’Égypte pharaonique, lieu de naissance du King.

Le quotidien est toujours le point de départ des recherches artistiques de Louis Bouvier. Pour le capturer, il a recours à des stratégies comme l’appropriation et le détournement. Il interprète et utilise les formes déjà connues pour les intégrer à son travail. Il mobilise des références aussi variées que le langage populaire, le classicisme antique et des objets kitsch. Il manipule ces univers et les réorganise dans l’œuvre d’art de sorte à élaborer une micro-culture parallèle à la vie quotidienne et simuler ainsi une nouvelle lecture, un nouveau propos tricoté avec les mailles de la réalité.

Proche du processus de «copier/coller» omniprésent dans notre société contemporaine, son approche multidisciplinaire rend invisible les frontières hiérarchiques entre les médiums. Par association, le créateur utilise l’histoire de manière anachronique en créant un discours entre plusieurs époques qui s’interrogent, communiquent et se critiquent, de sorte à élaborer un nouvel espace-temps à l’intérieur de l’œuvre.

Ainsi se crée un champ idéal inexploré où l’histoire rencontre le présent, fossilisant ainsi les mythes, les signes et les cultures. Dans ce nouveau contexte, les décorations extérieures typiques d’un pavillon de banlieue contemporain peuvent rencontrer le classicisme gréco-romain. Une serviette de plage au motif tie-dye rappelant la culture hippie peut être juxtaposée à une poterie artisanale. À l’intérieur d’une même œuvre se confrontent idées, matières, couleurs et médiums.